Littéraires - Lettres inédites à Marie-Louise Denis (1737-1744) - Voltaire et sa chère nièce - Nicholas Cronk , Frédéric Deloffre , Nicolas Fréry , Jacqueline Hellegouarc'h

Lettres inédites à Marie-Louise Denis (1737-1744) -  Voltaire et sa chère nièce - Nicholas Cronk , Frédéric Deloffre , Nicolas Fréry , Jacqueline Hellegouarc'h

Lettres inédites à Marie-Louise Denis (1737-1744) - Voltaire et sa chère nièce - Nicholas Cronk , Frédéric Deloffre , Nicolas Fréry , Jacqueline Hellegouarc'h

Par LIBRE-LIVRE , le 27 Mai 2023

Ce volume présente 145 lettres de Voltaire adressées à sa nièce, Marie-Louise Denis. Les lettres s'échelonnent de 1737, l'année où elle perd son père, à 1744, l'année de la mort de son mari. Elle devient ensuite la compagne du philosophe jusqu'à la fin de ses jours. Cette correspondance intime fournit un éclairage nouveau sur la vie privée de Voltaire et sur ses œuvres durant cette période.

Extrait
Voltaire à Marie-Louise Denis Berlin, 31 août 1743

J’arrive à Berlin ma chère nièce, après avoir couru comme un postillon. Je ne sais pas combien de temps je resterai ici, mais je sais bien que j’aimerai mieux toujours être à Lille. La première chose qu’il m’a fallu faire en arrivant, c’est d’aller dîner chez une reine quelconque. Figurez-vous, ma chère enfant, l’embarras et le ridicule qu’essuie un pauvre petit Français comme votre oncle quand il est prié tout d’un coup à dîner par la reine mère, et par la reine régnante, et qu’il faut se décider. Il manquait là une troisième reine ; et votre vieil oncle, en nouveau Pâris, eût pris une pomme tapée. Je vais passer deux mois peut-être à essuyer de longs dîners, de longs soupers, des musiques, des opéras italiens, des revues, des fêtes, des comédies ! Ne me plaignez-vous pas ?

Eh bien ma chère enfant, soyez bien sûre que je vous préfère à tout cela. Mandez-moi des nouvelles ma chère nièce. Dites pour moi les choses les plus tendres à votre aimable mari ! Quand l’aurez-vous donc auprès de vous ? Et quand viendrai-je vous battre des mains à votre concert ? Car je voudrais passer ma vie à vous applaudir et à être témoin de votre félicité. Votre amant la nuit dans vos bras, et de la musique le jour. Voilà ce que je vous souhaite. Ne m’oubliez pas auprès de M. de Sechelles, dites-lui que je viens d’entendre ses louanges une heure durant. J’écris à M. l’abbé de Valori.

Adieu je vous embrasse mille fois. À Berlin ce 31 août

Editeur : Classiques Garnier

Nombre de pages : 334 pages

Prix : 39,00 euros

https://classiques-garnier.com/

 

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