
- Chômage des jeunes dans l'UE : Quels taux ? Quelles solutions ?
Par Parlement Européen , le 15 Octobre 2020
Les politiques de l'emploi et de la jeunesse relèvent de la compétence des États membres. Toutefois, dans le cadre de ses actions pour une Europe plus sociale, l'Union européenne a lancé un certain nombre d'initiatives qui complètent les politiques nationales.
Ainsi, l'Union européenne finance des programmes qui visent à faciliter l'emploi des jeunes, à améliorer la qualité de l'apprentissage et des stages. Elle promeut la mobilité internationale pendant les études et pour le travail, en plus d'encourager l'autonomisation des jeunes via des projets de volontariat.
Décrocher un premier emploi est synonyme d’indépendance et de confiance en soi. Par contre, une absence de perspectives d’avenir et de longues périodes de chômage en début de carrière peuvent affaiblir les perspectives professionnelles.
Ne pas trouver un emploi n’entraîne pas seulement un sentiment d’isolement, de dépendance et de dévalorisation mais cela a aussi des répercussions négatives sur l’économie et sur les sociétés vieillissantes.
Les jeunes ont été les premières victimes de la crise économique et financière de 2008. Ils ont été exposés à des risques élevés d’exclusion sociale. Le taux de chômage chez les jeunes âgés de15 à 24 ans dans l’UE est passé de 15% en 2008 à 24% début 2013 avec des taux record en Grèce (60%), en Espagne (56,2%), en Croatie (49,8%), en Italie (44,1%) et au Portugal (40,7%).
Le taux de chômage chez les jeunes dans l’UE s’est amélioré au cours des années qui ont suivi (il s’élevait à 14,1% en décembre 2019). La crise de la Covid-19 risque d’inverser cette tendance, en exacerbant les chiffres déjà inquiétants du chômage chez les jeunes dans plusieurs États membres. En aout 2020, le taux de chômage chez les jeunes était de 17,6% dans l’UE à 27.
Depuis, le taux de chômage chez les jeunes a chuté, puisqu'il était de 14,6 % en mars 2019. Cela correspond à une baisse plus rapide que le taux de chômage global. La part des 15-24 ans sans travail, sans éducation ni formation est passée de 13,2% en 2012 à 10,3% au troisième trimestre 2018. Toutefois, le taux de chômage demeure plus élevé que dans l'ensemble de la population.
Le financement des programmes d'emploi pour les jeunes
En 2013, afin de lutter contre le chômage des jeunes, les États membres se sont mis d’accord sur un programme intitulé la Garantie pour la jeunesse . Il s’agit d’un engagement politique à l’échelle européenne afin de « proposer à tous les jeunes de moins de 25 ans une offre d'emploi, de formation ou d'apprentissage de qualité dans les quatre mois suivant la perte de leur emploi ou leur sortie de l’enseignement formel ».
L’Initiative pour l’Emploi des Jeunes (IEJ), mise en place par les États membres, est l’outil principal de l’UE permettant la mise en œuvre des programmes de Garantie pour la jeunesse. D'une manière générale, l’IEJ finance des stages et assiste les jeunes dans leur recherche d’emploi en incitant les employeurs à embaucher. L’IEJ se concentre sur les régions d’Europe les plus défavorisées dont le taux de chômage dépasse 25%.
Suite à la crise du coronavirus, dans le cadre plus large du « Soutien à l’emploi des jeunes », l’UE travaille actuellement sur une proposition visant à renforcer la Garantie pour la jeunesse et la rendre accessible à un plus large éventail de citoyens (en s’appliquant aux catégories vulnérables et en relevant la limite d’âge à 29 ans) et l’aligner sur les besoins des individus et du marché.
Selon la Commission européenne, plus de 20 millions de jeunes se sont inscrits aux programmes de Garantie pour la jeunesse depuis janvier 2014 et l’IEJ soutient directement 2,4 million de jeunes citoyens.
Chômage des jeunes dans l’UE : les solutions mises en place par l’UE et les améliorations proposées par le Parlement européen
Des apprentissages et des stages de qualité
Afin d'améliorer la qualité des apprentissages en Europe, la plateforme Alliance européenne pour l'apprentissage, qui supporte la Garantie pour la jeunesse, a été lancée.
En 2014, les États membres ont adopté en 2014 les conditions pour un cadre de qualité afin d’offrir aux jeunes la possibilité d'acquérir une expérience professionnelle de qualité dans des conditions justes et sûres, tout en augmentant leur employabilité.
Offrir de nouvelles opportunités à l'international
Dans l'UE, les politiques d'enseignement supérieur et des systèmes de formation sont des compétences des États membres.
Le rôle de l'UE est donc de coordonner les initiatives des États membres et de soutenir leurs efforts grâce à des programmes tels que le programme Erasmus+ ou les fonds communautaires.
Lancé en 1999, le processus intergouvernemental de Bologne a facilité la reconnaissance mutuelle des diplômes de l'enseignement supérieur dans 48 pays.
Aujourd'hui, il existe un processus européen non contraignant de reconnaissance mutuelle des diplômes de bachelor et licence, de master et de doctorat.
En 2018, afin d’améliorer encore le processus de reconnaissance, les États membres ont adopté une recommandation sur la reconnaissance mutuelle des diplômes de l'enseignement supérieur et de l'enseignement secondaire supérieur.
La recommandation adoptée invite les États membres à prendre des mesures pour introduire la reconnaissance automatique des diplômes d'ici 2025.
Différents outils favorisant la reconnaissance des qualifications existent déjà dans l'UE :
- Depuis 2018, le cadre européen des certifications est un outil juridiquement non contraignant qui permet de comparer les systèmes de certification en Europe.
- Europass, un modèle de CV standardisé à l'échelle européenne et un passeport linguistique, qui rend les formation et l'expérience professionnelle transparentes au niveau international.
- Un système européen de crédits d'apprentissages pour l'enseignement et la formation professionnelle créé pour faciliter la validation et la reconnaissance des compétences acquises dans différents systèmes et pays.
L'UE souhaite construire un espace européen de l'éducation pour permettre à tous les jeunes de recevoir une éducation et une formation de qualité et de trouver un emploi sur tout le continent.
Le programme de l'Union européenne dans les domaines de l'éducation, de la formation, de la jeunesse et du sport s'appelle Erasmus+ et se concentre sur la mobilité et la coopération transnationale.
Lancé sous la forme d'un programme d'échange d'étudiants en 1987, c'est devenu un programme-cadre couvrant l'enseignement scolaire et supérieur, l'enseignement et la formation professionnelle, l'apprentissage des adultes, l'apprentissage non formel et informel des jeunes et le sport.
Erasmus+ permet aux étudiants d'étudier à l'étranger, offre des possibilités de formation au personnel enseignant, soutient des stages et des échanges de jeunes.
Les organisations (telles que les écoles, les universités, les organisations de jeunesse, etc.) peuvent également recevoir des fonds pour établir des partenariats avec des organisations d'autres pays.
Erasmus+ (2014-2020) offre des possibilités de mobilité à 4 millions de personnes et 25 000 partenariats stratégiques sont formés.
Le Parlement européen propose de tripler le budget du prochain programme Erasmus+ pour 2021-2027.
Ton premier emploi EURES est également une initiative de mobilité de l'emploi visant à aider les jeunes à trouver un travail dans un autre État membre. Une plateforme rassemble les CV de jeunes chercheurs d'emploi (agés de 18 à 35 ans, venant des 28 États membres, de la Norvège et de l'Islande) et les offres d'emploi et de stage d'employeurs à la recherche de jeunes travailleurs.
Permettre l'autonomisation de la jeunesse
En septembre, le Parlement européen a voté en faveur du texte proposant un cadre légal pour le corps européen de solidarité dont le but est d'offrir des opportunités aux jeunes qui souhaitent faire du volontariat et s'engager pour la société et les autres dans toute l'Europe.
En septembre 2019, plus de 161 000 jeunes s'étaient inscrit.
En 2019, les députés ont approuvé les priorités du nouveau programme pour 2021-2027. Celui-ci engloberait le volontariat humanitaire en dehors de l'UE et offrirait davantage de possibilités aux jeunes moins favorisés, aux personnes issues de régions éloignées ou issues de la migration.
Apprenez-en davantage sur les politiques sociales de l’Union européenne.
Comment réduire le chômage au sein de l’UE ?
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IIlustration : https://pixabay.com/fr/photos/la-pens%C3%A9e-personne-personne-pense-2681494/

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