Europe - INVERSAC : Coup d'envoi du programme expérimental de lutte

 - INVERSAC : Coup d'envoi du programme expérimental de lutte

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Par Christine BONELLI Syndicat mixte du bassin de Thau, le 02 Octobre 2024

Protection de la source de la Vise : le programme expérimental de lutte contre l’inversac est lancé

Issu d’un large consensus de tous les acteurs concernés pêcheurs, conchyliculteurs, acteurs des thermes, collectivités…, le programme scientifique destiné à expérimenter une solution visant à prévenir les entrées d’eau saumâtre dans la source sous-marine de la Vise est officiellement lancé.

Porté par le Syndicat Mixte du Bassin de Thau (SMBT) et le Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM), ce programme est soutenu par l’Etat, Sète Agglopôle Méditerranée et la ville de Balaruc-les-Bains, il s’étendra sur trois ans pour un montant de 517 800 €HT.

Ce projet résolument innovant a franchi une étape clé ce vendredi 27 septembre 2024 avec la tenue du premier comité technique en présence de François Commeinhes (Président de Sète Agglopôle Méditerranée et Vice-Président du Syndicat mixte du bassin de Thau), Michel Garcia (Vice-Président du Syndicat mixte du bassin de Thau, Vice-Président de Sète agglopôle Méditerranée et Président de la Commission Locale de l'Eau), Anthony Rey (Directeur régional du BRGM), Patrice Lafont (Président du Comité régional de  conchyliculture de Méditerranée), Emmanuel Bassinet (secrétaire général du Comité Régional des Pêches) et Angel Fernandez (Adjoint au maire de Balaruc les Bains).

La présence de nombreux représentants élus et professionnels témoigne de l’importance stratégique de ce programme pour le territoire. La protection de la source sous-marine, alimentée par les eaux souterraines de l’aquifère du pli Ouest, est en effet un enjeu majeur du fait de son apport d’eau douce à la lagune de Thau, essentielle à la production conchylicole, et elle constitue un frein à la salinisation des eaux souterraines confortant ainsi leurs usages multiples : alimentation en eau potable, thermalisme à Balaruc-les-Bains,...

Une première nationale en matière d’expérimentation pour la protection des aquifères

Ce projet d’expérimentation a pu être construit sur la base des résultats et expertises hydrogéologiques apportés par le BRGM, et aux données collectées par le SMBT sur la plateforme Dem’Eaux Thau, désormais administrée par le SMBT.

Il alliera suivis scientifiques, mesures des débits et installation d’une pièce souple visant à empêcher les intrusions d’eau salée en cas de surcote marine tout en laissant l’eau s’écouler librement en phase normale.

Face à ce risque croissant dans les zones littorales du fait de la montée du niveau de la mer et de la raréfaction de la ressource, cette expérimentation, inédite en France et suivie par la communauté scientifique et les acteurs locaux, permettra de tester des solutions de protection de la ressource en eau souterraine, dont les résultats pourront potentiellement être transposés à d’autres territoires.

Le soutien des acteurs publics

D’un budget de 517 800 €HT ce programme technique inédit en France, est financé par :

  •  La Préfecture de l’Hérault avec le Fond vert,
  •  Le Ministère de l’Environnement (DREAL),
  •  La Région Occitanie,
  •  Sète Agglopôle Méditerranée,
  •  la commune de Balaruc-les-Bains
  •  le Syndicat mixte du bassin de Thau
  •  le BRGM.

Quatre phases pour protéger durablement les aquifères

D’une durée de trois ans, le projet se déroulera en quatre phases :

  •  Phase 1 : Obtention des autorisations administratives (loi sur l’eau, occupation du domaine public maritime),
  •  Phase 2 : Conception et fabrication d’une pièce et du dispositif sur mesure, à installer à 27 mètres de profondeur,
  •  Phases 3 et 4 : Tests de gestion des débits d’eau « entrants » et « sortants » pour évaluer l’efficacité du dispositif au niveau de la source.

Prochaines étapes

La fabrication de la pièce qui sera produite sur mesure devrait intervenir avant la fin d’année une fois les épures et plans techniques validés par un comité d’expert.

Les travaux sous-marins de pose du dispositif suivront, et devraient débuter au cours du premier trimestre 2025, avec une surveillance continue et renforcée de la source de la Vise pendant toute la durée du projet.


Michel Garcia, vice-président du SMBT et de Sète Agglopôle Méditerranée, souligne :

« Ce programme expérimental est essentiel pour l’avenir de notre territoire. Il doit permettre de répondre à 2 objectifs : garantir les équilibres écologiques de notre lagune et protéger nos ressources en eaux souterraines douces des intrusions dans un contexte de changement climatique afin de sécuriser les différents usages de l’eau. Notons que cette expérimentation est une première et qu’en cas de succès, ce programme pourrait être reproduit sur d’autres territoires ».


L’INVERSAC EN BREF…

L'inversac est un phénomène hydrologique « rare » qui se produit lorsque l'eau salée de la lagune s'infiltre dans l'aquifère sous-jacent d'eau douce. Son nom décrit l’inversion du sens d’écoulement de la source, qui d’habitude coule en eau douce du bas vers le haut (vers la lagune) et qui pendant l’inversac, s’écoule du haut (de la lagune) vers le bas (l’aquifère d’eau douce).

Cela se produit généralement après des tempêtes marines lorsque le niveau de la lagune est haut et que les niveaux de l’aquifère en eaux douces sont bas.
 Historique des inversacs sur la source de la Vise :

 Octobre 2023 à Avril 2024 : Le dernier inversac, qui a commencé le 18 octobre 2023, a été déclenché par une tempête et une surcote marine. Grâce aux pluies importantes de mars 2024, l'aquifère a été rechargé et le phénomène s'est achevé le 2 avril 2024. Cet épisode d'inversac a été l'occasion de développer une meilleure compréhension de ces phénomènes naturels et de renforcer les capacités d'adaptation et de réponse,

 2020 – 2022 : Cet inversac avait été plus long et avait causé une intrusion massive de plus de 2,5 millions de m³ d'eau salée dans l'aquifère,

Depuis 1967, huit épisodes d'inversac ont été enregistrés à la source de la Vise.

L’inversac a des conséquences, à plus ou moins long terme :

  •  A court terme, il entraine une remontée de la nappe et des inondations localisées sur Balaruc-les-Bains,
  •  A moyen terme, il entraine une entrée de sel massive dans l’aquifère d’eau douce et une salinisation progressive du réservoir selon sa durée et persistance,
  •  A plus long terme, il est une menace pour certains usages d’exploitation de l’aquifère et de la ressource d’eau douce et thermale,
  • L’élévation du niveau marin et la baisse de précipitation  sont des facteurs d’augmentation de la fréquence et de l’intensité de ce phénomène.
  • LE SAVIEZ-VOUS ?

    Coordonné par le BRGM, le programme Dem’Eaux Thau a été mené en partenariat avec d’autres unités de recherche : UMR Géosciences Montpellier, UMR Hydrosciences et une entreprise spécialisée en informatique (Synapse), ainsi que les gestionnaires de la ressource en eau du territoire, dont le Syndicat mixte du bassin de Thau.

    D’un montant de 5,3 millions d’euros, le financement du projet a été porté à 42 % par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et la Région Occitanie (dans le cadre du Contrat de Plan Etat-Région 2015-2020), à 11 % par le fonds européen FEDER, à 17 % par l’Agence de l’Eau Rhône-Méditerranée-Corse, à 4 % par Montpellier Méditerranée Métropole, à 2 % par Balaruc-les- Bains et à 1% par le Syndicat mixte du bassin de Thau. Le reste du financement du projet (23%) est apporté par des partenaires dont le BRGM.

Christine BONELLI Syndicat mixte du bassin de Thau (02-10-24)

 

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