France - Mariages précoces et violences sexuelles le dernier rapport alarmant de l'ONG Vision du Monde

À une semaine de la Journée internationale de la fille, la dernière enquête “Jeunes et mariées” menée au Bangladesh, en Mauritanie, au Népal et en Tanzanie, entre 2021 et 2023, par l'ONG Vision du Monde, via la Fédération World Vision International dont elle fait partie, nous montre l'absolue nécessité de faire évoluer des normes sociales néfastes pour les jeunes filles, afin que celles-ci soient valorisées et puissent vivre leur vie sereinement en étant protégées de toute forme de violence. L'association de solidarité internationale qui vient en aide aux enfants les plus vulnérables a en effet cherché à identifier les expériences et les besoins des filles mariées trop jeunes…et le résultat est sans appel.

Le mariage précoce est une arme à double tranchant : les filles sont prises au piège, isolées et confrontées aux violences sexuelles !

Selon l'enquête de l'ONG, les filles sont poussées au mariage précoce en raison de normes de genre traditionnelles et ancestrales, de la médiocrité des systèmes éducatifs et de la violence intra familiale. L'étude révèle qu'elles n'obtiennent une fois mariée qu'un pouvoir de décision limité sur leur vie et que les effets du mariage sur leurs espoirs en matière d'éducation, de bien-être mental et physique sont bien plus désastreux qu'on ne le pensait.

• Les filles mariées sont 5 fois plus susceptibles d'être victimes de violences sexuelles que leurs camarades célibataires.
• Les filles et les jeunes femmes célibataires sont beaucoup plus susceptibles d'être scolarisées que les filles mariées, parfois avec une différence 10 fois supérieure.
• Les filles et les jeunes femmes mariées sont 17% plus susceptibles de se sentir tristes ou sans valeur.

Chaque année, environ 12 millions de filles sont mariées avant l'âge de 18 ans et se retrouvent ainsi exposées à un risque plus élevé d'abus sexuels, de violence domestique, de dépression et de déscolarisation. Selon Dana Buzducea, Responsable du plaidoyer de World Vision International, « le mariage précoce semble parfois être une réponse rationnelle à des choix limités et la meilleure option disponible pour les filles et les jeunes femmes, mais cela ne s'avère jamais être le cas. Les filles mariées précocement voient leur capacité d'agir déterminée par le contexte dans lequel elles vivent et  subissent les attentes et choix faits à leur place par les membres de leur village, avec très peu de place pour l'autodétermination. »

Ce rapport montre que la pauvreté et la violence physique poussent les filles à se marier : les filles mariées sont moins susceptibles d'avoir été scolarisées avant le mariage que leurs camarades célibataires, et une fois mariées, elles sont 25% moins susceptibles d'être victimes de violence physique. Cependant, les femmes et les filles mariées sont cinq fois plus susceptibles d'être victimes de violences sexuelles, avec par exemple près de 30% des filles mariées en Tanzanie déclarant avoir été forcées d'avoir des relations sexuelles[1] plus d'une fois au cours des 12 derniers mois.
Le mariage est également la raison la plus courante pour laquelle les filles abandonnent l'école : les filles célibataires étant jusqu'à 10 fois plus susceptibles d'être scolarisées que leurs camarades mariées. L'isolement accru et l'exposition à la violence sexuelle ont également un impact sur la santé mentale des filles : les filles et les jeunes femmes mariées sont 17% plus susceptibles de se sentir tristes ou sans valeur. [2]

Aucun enfant ne devrait être forcé à se marier. C'est pourquoi Vision du Monde travaille sans relâche pour que chaque fille, quel que soit l'endroit où elle est née, puisse recevoir une éducation et choisir son futur, en étant protégée de toute forme de violence.

[1] Cela a été défini par la violence perpétrée par le mari à l'égard de filles mariées et les incidents de violence commis par un membre de la famille, ou un partenaire pour les femmes célibataires. Le contexte socioculturel de la violence, en particulier de la violence sexuelle, n'a pas été pris en compte dans cette étude et peut potentiellement affecter l'approche utilisée pour définir, mesurer et interpréter l'expérience de la violence sexuelle.

[2] Au niveau national, le sentiment accru de tristesse et d'inutilité parmi les filles mariées était principalement présent au Bangladesh, en Mauritanie et en Tanzanie.