Lituanie - EUROPE : Sassoli au Conseil européen : Aujourd'hui, il est temps de conclure cet accord pour le bien des citoyens

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Par David Sassoli devant le Conseil européen, le 12 Décembre 2020

Principaux extraits du discours du Président du Parlement européen David Sassoli devant le Conseil européen

Sur le CFP et le Fonds de relance :

"Nous le savons tous, 2020 restera dans les annales comme une année traumatisante. La pandémie à laquelle nous sommes confrontés est sans précédent. Les réponses que nous y avons apportées le sont également.

“Il y a moins de cinq mois, en juillet, vous avez pris des décisions historiques dans cette salle même. Nos opinions publiques ont grandement apprécié la capacité de réaction de l’Union européenne. Depuis, nous avons travaillé sans relâche avec la présidence allemande et la Commission pour améliorer encore les termes de cet accord, au bénéfice de nos citoyens. Aujourd’hui, il est temps de conclure. Cette année exceptionnelle touche à sa fin. La crise, aggravée par la deuxième vague, ne cesse de s’intensifier et nous n’avons ni plan de relance, ni cadre financier pluriannuel pour les années à venir. Le budget 2021 sur lequel le Conseil et le Parlement se sont accordés n’a pas encore été adopté formellement.

"S’agissant du CFP, du Fonds pour la relance et des nouvelles ressources propres, nous sommes parvenus à un accord très satisfaisant, qui garantira davantage de ressources aux programmes clés de l’Union et un mécanisme fort de protection de l’État de droit. Le Parlement n’acceptera aucune remise en question des résultats obtenus.

“J’espère qu’une solution sera trouvée d’ici demain qui nous permettra de voter le CFP et le règlement sur l’état de droit la semaine prochaine. Bien entendu, nous examinerons en détail les conclusions du Conseil européen et espérons qu’elles seront compatibles avec l’esprit et la lettre du compromis dégagé, en particulier en ce qui concerne la défense de l'État de droit.

“Il est important, une fois les différents arguments entendus et l’unité retrouvée, que l’Union avance avec l’ensemble des 27 États membres.

“Depuis juillet, la présidence allemande n’a ménagé aucun effort pour négocier les textes devant être approuvés par le Conseil et le Parlement aujourd’hui. Je vous remercie personnellement, Madame la chancelière, pour votre engagement et votre volonté de trouver la meilleure solution dans l’intérêt général. Travailler avec vous a été un plaisir et un honneur.

Le Président a insisté sur le COVID-19, l'Union de la santé, et les vaccins :

“La pandémie de COVID-19 s’est répandue à une vitesse terrifiante, bouleversant nos vies et paralysant nos sociétés. Le virus a révélé nos faiblesses, mais aussi mis en lumière nos forces et nos valeurs fondamentales, en particulier la solidarité et la responsabilité. Notre modèle social européen est notre ADN. Personne en Europe ne s’est vu refuser de soins hospitaliers pendant la pandémie au motif qu’il n’avait pas de carte de crédit. Nous pouvons en être fiers et devons préserver cette particularité.

“Nous avons dû apporter une réponse rapide à la crise, par des mesures et des politiques inenvisageables jusqu’à présent: il a fallu repenser notre approche économique, politique et démocratique. Nous avons dû agir vite et prendre sans délai des décisions qui auront pourtant d’importantes conséquences à long terme.

“La crise est en quelque sorte venue tirer la sonnette d’alarme: elle nous a permis d’imaginer un modèle de développement plus durable, fondé sur la justice sociale et environnementale. Bien qu’elle ne soit pas encore derrière nous, l’espoir nous est permis, pourvu que nous ayons le courage de transposer cette vision dans des actions concrètes.

“Ainsi, nous avons enfin constaté ces dernières semaines des évolutions positives dans la lutte contre la COVID-19, avec les ferments d’une Union de la santé et des progrès sur les vaccins. Nous devons nous procurer une gamme vaste et diversifiée de vaccins potentiels, de sorte à pouvoir organiser une distribution coordonnée et équitable au sein de l’Union et éviter tout nationalisme sur ce plan. Les prochaines étapes ne vont pas de soi: le succès des vaccins, une fois qu’ils seront approuvés, dépendra grandement de la confiance des citoyens et de l’efficacité des organismes nationaux. En tant que dirigeants, c’est sur ce point que nous devons concentrer nos efforts.

“Si la situation ne change pas, la pandémie ne finira pas non plus. Nous avons tous un rôle à jouer pour garantir que les vaccins soient distribués de la manière la plus large et la plus abordable possible, et pas seulement à l’intérieur de nos frontières. Investir dans un accès équitable aux outils médicaux de lutte contre la COVID-19 serait un geste solide et solidaire de renouvellement de notre partenariat avec l’Afrique. Je suis fermement convaincu que le multilatéralisme et les efforts coordonnés sont les instruments adéquats pour sortir de la crise actuelle, accroître la résilience de nos systèmes de santé et améliorer notre préparation et notre capacité de réaction aux pandémies.

Le Président a déclaré à propos du Green Deal et de la lutte contre les inégalités :

“Je suis convaincu que le pacte vert est la voie à suivre pour garantir un avenir durable et qu’une collaboration mondiale avec des partenaires internationaux est la condition sine qua non pour sortir plus forts de la crise actuelle. Des États de plus en plus nombreux adoptent des objectifs ambitieux et ce qui était impensable hier encore devient la norme aujourd’hui. Comme l’Union, le Japon, le Canada, le Royaume-Uni et bien d’autres ont annoncé qu’ils comptaient atteindre en 2050 la neutralité sur le plan climatique. Je salue la promesse faite par le président élu Joe Biden de réintégrer l’accord de Paris: nous pourrons ainsi renouveler notre partenariat avec les États-Unis sur la base de cet engagement.

“Les décisions que nous sommes appelés à prendre pour le plan de relance ouvriront la voie à la transformation verte, au pacte vert pour l’Europe, à la transition numérique, mais aussi à la réduction des inégalités et à la lutte contre la pauvreté.

“C’est une occasion historique. Nous n’avons pas de temps à perdre. Les investissements de l’Union seront fondamentaux à cet égard, car les citoyens, villes et entreprises de l’Union comptent sur nous pour agir de toute urgence afin d’atténuer les répercussions de la pandémie, de donner naissance à un nouveau bien-être fondé sur la solidarité et de créer des emplois stables. Chaque programme de l’Union a un rôle essentiel à jouer pour améliorer le quotidien des citoyens, protéger les plus vulnérables, faire progresser la transition numérique et rendre l’économie plus verte.

En ce qui concerne la politique étrangère et de sécurité, le président Sassoli a ajouté :

“Concernant la Turquie et la situation en Méditerranée orientale, il n’y a malheureusement pas eu d’évolutions notables depuis notre dernière rencontre. Au cours de la dernière session plénière de novembre, le Parlement a condamné les activités illégales de la Turquie à Varosha, qui sapent la confiance mutuelle et affaiblissent la perspective d’une résolution globale du problème chypriote. Il est donc essentiel d’étudier sérieusement tous les instruments dont nous disposons, dont les sanctions économiques, pour montrer de façon crédible que nous défendons l’intégrité territoriale de Chypre. Il est temps pour la Turquie de comprendre qu’elle s’éloigne rapidement de la possibilité d’une résolution positive.

“Vous débattez aujourd’hui d’une action commune en matière de sécurité, pour lutter contre la criminalité et le terrorisme. Je crois que cet effort doit avoir pour pierre angulaire le renforcement et la protection de l’espace Schengen. Cet espace de libre circulation des personnes doit être aussi l’espace d’une coopération plus aisée entre nos forces de police et nos parquets nationaux. Il ne faut donc pas mettre en place de dérogations, mais bien renforcer Schengen et faire preuve, même au cœur de la tempête actuelle, d’une solidarité qui nous a, peut-être, fait défaut ces dernières années.

Concernant les négociations en cours sur les relations UE-Royaume-Uni, le Président a déclaré :

“S’agissant des relations futures entre l’Union européenne et le Royaume-Uni, nous arrivons vraiment au dernier délai possible pour parvenir à un accord. Tout au long du processus de négociation, le Parlement européen a été clair: nous sommes disposés à soutenir un partenariat ambitieux, vaste et équilibré avec le Royaume-Uni, qui serait mutuellement bénéfique. L’Union et le Royaume-Uni sont tous deux fondés sur les principes de démocratie et de respect de l'État de droit. Nombreux sont les défis communs que nous devrons affronter ensemble. Si je déplore toujours vivement la décision du Royaume-Uni de quitter l’Union européenne, j’ai toujours cru qu’une solution négociée serait dans l’intérêt des deux parties, mais aussi des citoyens et des entreprises. Le contrôle démocratique est essentiel; le Parlement a travaillé sans relâche tout au long du processus. Si un accord est trouvé, le Parlement devra examiner le texte et prendre le temps nécessaire pour pouvoir décider s’il y donne son approbation avant le 31 décembre. Cet accord pourrait être la fondation sur laquelle bâtir notre nouveau partenariat, mais si cela s’avère impossible, nous devrons trouver de nouvelles manières, plus limitées, de collaborer.

Le Président a terminé en rendant hommage à l'ancien Président français Valéry Giscard d'Estaing

“Je souhaiterais terminer mon discours en rendant hommage à Valéry Giscard d’Estaing. C’est lui qui a dirigé la Convention à laquelle nous devons indirectement le traité de Lisbonne. C’est grâce à lui que vous êtes aujourd’hui réunis dans cette salle, car c’est à son initiative qu’a été créé le Conseil européen. C’est aussi lui qui, avec d’autres, a rendu possible l’élection du Parlement européen au suffrage universel direct. Je sais combien il a apprécié la vitalité démocratique de l’institution que je représente, et c’est à lui que nous la devons! L’engagement européen de ce président de la République française s’est poursuivi bien après la fin de son mandat. C’était l’œuvre de sa vie. C’est pourquoi, en accord avec le président Macron, nous lui rendrons un hommage solennel le 2 février, au Parlement européen à Strasbourg. J’espère que son exemple vous guidera dans votre travail“.  

 

Illustration : Photo UE : https://www.europarl.europa.eu/resources/library/images/20201210PHT93512/20201210PHT93512_original.jpg

David Sassoli devant le Conseil européen (12-12-20)

 

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